1. |
Un Matin
02:21
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Un matin (Claude Villières)
Ce matin j'ai fermé ma fenêtre pour fuir un vent mauvais
Qui tournait dans ma tête
Pas à pas sur mon fil, pareil au funambule
Je glisse doucement au gré de mes vertiges.
Vague à l'âme ou vague scélérate
Je rêve que je m'envole vers une cour des miracles
Faite de châteaux de cartes et d'illusions perdues
Sur des îles de diamants aux horizons sans fin...
Ces paradis perdus qui nous hantent parfois
Nuages lourds vers des champs de blé en partance
De soleils enneigés sur des montagnes blanches
Reflets de presque rien sous des rideaux de lumière...
Ne plus penser à rien dans ce monde qui chavire
Cette terre à l'envers que je ne comprends plus ;
Je voudrais peindre une toile d'un bleu presque parfait
Et jeter vers le ciel mes habits de lumière...
Des souvenirs de mon enfance peu à peu inconnus
A ces nuits qui s'enroulent dans mes draps d'infortune
Des pages qui se tournent à nos rêves menteurs
Qu'on ne raconte pas et pourtant nous assiègent
Je me vide de mots qui sont à sens unique
Parterres de fleurs, gazons chimériques
Pavés embrumés sous l'éclat de réverbères magiques.
Une empreinte de toi dans ces sables mouvants
Tu me prends par la main ; de nous deux on ne sait pas grand chose
Personne n'y croira, même pas toi ; pourtant il faudra bien...
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2. |
Une planète Bleue
03:57
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Une Planète Bleue (Claude Villières)
Un univers qui s'organise dans un ciel noir d'infini
Piqué d'étoiles qui naissent et meurent tour à tour ;
Une lune qui sourit, un soleil qui éclabousse
Une planète bleue venue de nulle part...
Petite boule de billard dans des ciels de hasard
Notre terre peuplée d'une armée de fourmis
Qui croissent, se multiplient et se dévorent entre elles...
« Un petit pas pour un homme, un grand pas pour l'humanité »...
Quel orgueil, quelle suffisance, dans quel but inavoué
l'homme prétentieux veut il conquérir l'espace ?
Cette soif d'éternité s'étanchera dans la douleur
Et ni dieux ni diables ne pourront nous sauver
Cette Terre si belle qui nous a tant donné
Et à laquelle nous rendons, égoïstes inconscients que nous sommes
Des montagnes de déchets, des déserts où plus rien ne subsiste
Des sols toxiques gorgés de sel, de boue et de sang,
Des mers polluées où un jour le bleu du ciel ne voudra plus se refléter...
L'homme veut savoir d'où il vient, se doute t-il un instant où il va ?
Il veut tutoyer l'immensité des cieux, mais tel Icare se brûlera les ailes
Et deviendra son propre cauchemar en voulant trop poursuivre ses rêves.
Menteurs et profiteurs qui pour l'instant mènent le monde, méprisant leurs semblables
Comme nous tous subiront la loi du temps, ils finiront par lâcher leurs proies
Et disparaîtront enfin, à jamais dilués dans le silence des ombres...
Je voudrais bien dans le creux de mes mains
Saisir une étincelle d'espoir, protéger la bougie dont la flamme vacille
Mais que faire, puisque règne l'indifférence,
Puisque tout est de notre faute et que nous ne changeons rien...
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3. |
Le Temps
03:14
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Le Temps (Claude Villières)
On a beau le regarder en face, essayer de le retenir
Quoique l'on fasse le temps gagne et nous efface.
Il y a longtemps, alors que je paressais sur les bancs de l'école
Je regardais le temps s'étirer, j'avais le temps de le voir passer...
La pendule fixée au mur ne pouvait s'échapper
elle se vengeait en allongeant sans cesse ses tics et ses tacs
Je regardais par la fenêtre en attendant le mercredi
Et les jours se traînaient comme traînent les jours
Quand on voudrait grandir mais qu'on est trop petit
Puis le temps a passé sur les gens et les choses
La course en avant sans penser à se retourner...
Maintenant j'ai grandi, finis les mercredis
Mais la pendule est toujours là et son tic tac n'en finit pas
Je regarde par la fenêtre et je pense au vendredi
Au week-end qui nous sauve des lundis et des mardis
C'est comme ça que les cheveux deviennent gris
On perd son temps la vie fout le camp on a pas le temps
On se raccroche au vendredi au vendredi et on oublie le lundi
La vie fuit c'est ça le robinet de la vie et ça fuit, les lundis, les mardis
On attend toujours la fin de la semaine; puis un jour pas de pot y a la bébête
Qui s'accroche, qui te ronge et qui se fout du mercredi, du vendredi
Et c'est là que ça s'arrête tout ça à cause de la bébête qui se fout des mercredis et des vendredis.
Le temps, on a beau le regarder en face, essayer de le fuir ou de le retenir
Quoique l'on fasse il nous gagne, nous dépasse et nous efface.
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4. |
Mister X
03:28
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Mister X (Claude Villières)
Mains dans les poches, je m'effiloche au fond du métropolitain
Je déambule dans ma bulle sans penser à rien, surtout pas à demain
Je vivais dans la ville au milieu de personne dans un appart' à deux balles
Des parents simili, un trop plein de taloches et de coups de cafard
J'ai jamais dit maman, je ne la connais pas je m'appelle Mister X
J'ai plus de peine, plus de haine j'ai trop pleuré; à bout de larmes
Mains dans les poches, je m'effiloche au fond du métropolitain
Au milieu de tous ces gens accrochés au tic-tac du temps qui les dévore...
Des portières qui claquent, rêves en solde au travers des affiches,
Haut-parleurs imbéciles, je déambule dans ma bulle sans penser à demain...
Sortie de nulle part, une femme en noir court et me bouscule
Nos regards se croisent un instant; je ne la connais pas et pourtant...
Elle se fige soudain, le regard en folie. Elle crie, mais personne n'entend
Un bras qui se tend, l'éclair d'une lame...mais tout va trop vite, ma tête s'embrouille.
Un cri, « police ». Le cauchemar prend fin, je ne sais rien, je n'ai rien vu, juste une femme
A terre qui baignait dans son sang ...après tout je m'en fous, un fait divers de plus...
Enfin à la surface, je reste sans bouger...enfermé dans un voile,
Je ne veux pas, je ne sais pas; j'ai la tête à l'envers et le coeur en prison
L'araignée de nouveau se glisse dans ma toile, me dévore en silence; je vis en enfer
Et le tic-tac reprend....j'ai repris mon chemin, tout ça n'avait pas d'importance, même si...
Je m'appelle Mister X, j'ai plus de peine, plus de haine; j'ai trop pleuré, à bout de larmes
Et personne à aimer...le temps passe et rien ne s'efface; je ne demandais rien à personne Mais le hasard fait mal les choses...on m'a dit un matin
« Tu sais, le métropolitain; cette femme par terre...c'était ta pauvre mère... »
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5. |
Prémonition
02:34
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Prémonition (Claude Villières)
A tout cœur a tout prendre, atout pique a tout perdre
Je reste sur le carreau, jeu de cartes, de poker et de bluff
je remonte quatre à quatre les marches de mon bloc
J'ai le cœur qui bat, bas les masques, mes tics et mes tocs
Tic tac à ma montre, je tisse la grand 'voile
Solide comme un roc je me shoote à la vie
Mon boulot ma télé, sms à mes copains Lexo ou Emile
Je me console de je avec qui je peux
Compte en banque faut que je compte mon fric
J'ai souvent le trac, mais faut pas que je craque
La bourse ou la vie, lignes de cocke options
J'ai mon phone qui sonne, oui c'est moi, on se phone on déjeune
Et soudain c'est le choc, hosto electro j'ai le cœur qui chamade
Et crac, patatrac, tout en zig zag, coupé le contact...
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Claude Villières France
Musique depuis de nombreuses années, divers groupes, musique pour le théâtre, musique à l'image et puis...j'ai écrit des textes que j'ai accompagnés de musiques que j'ai composées, jouées et enregistrées.
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