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Deux mots encore​.​.​.

by Claude Villieres

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1.
Tempo 03:42
Tempo Aspiré par le temps, j'ai acheté un carnet à spirale Pour passer le temps, noter la spirale du temps Tic tac ma montre se dérègle, il est déjà deux heures Du soir ou du matin ça n' a pas d'importance Si ce n'est pas moi c'est le vent Qui claquera la porte, autant en emporte le temps J'ai caché tous mes souvenirs au fond d'une boîte à chaussures Ne les réveillez pas, ils se sont endormis D'une ombre à l'autre je me presse Comme une orange amère Mon cœur bat des records d'endurance Un pas de plus, mes neurones s'affolent et ma tête balance Elle me murmure des choses étranges Plus une seconde, plus une minute à perdre Les heures s' égrènent et me poussent Comme une plante qui s'étiole Mais nous tous, pourquoi nous cacher, que craignons-nous ? On peut jouer à la marelle, quitte ou double le ciel ou bien l'enfer Graver un cœur en flèche sur un tronc Pourquoi joue -t-on toujours à cache-cache ? Je n'irai plus dans les églises Tous ces mystères me glacent Je veux la solitude, un sol pour mes racines, Un sol pour ma musique, et dans le bon tempo que la fête commence... Ref : Tac tic ma montre se dérègle Et peu à peu je perds le fil Des aiguilles du temps
2.
Les Vieux 04:12
Les Vieux Les vieux, on les capte pas, à la rigueur Pépé et Mémé, et encore... Les vieux, on se demande pourquoi ça existe encore, faudrait trouver des solutions... ça rase les murs, ça a peur de tout, c'est médoc et compagnie, des fois ça sent pas bon; Et puis « c'était mieux avant, vous, petits merdeux, etc »...aucun respect, quoi... J'ai quinze ans, parents chiants ; don't disturb sur la porte de ma chambre-dépotoir, Console de jeux solitaires, téléphone, tablette, ordi, la vie d'ado, quoi... A part la voix comme un train qui déraille et la tronche en boutons d'accordéon... Dans ma tête y a un peu de mélange... Beaudelaire un peintre ? De Gaulle un acteur ? J'ai 18 ans...j'ai eu mon bac même si Pépé m'a dit que je l'avais trouvé dans une pochette surprise ; « pas comme avant où le baccalauréat c'était quelque chose... » Au lycée, tous des cons,on apprend des choses qu'on sait déjà et qui ne servent à rien; Ils emploient des mots bizarres qu'on comprend pas...analphabètes, vide sidéral... J'ai vingt ans...la liberté, la vie devant moi, je pourrais battre les montagnes, Traverser les nuages, décrocher la lune pour ma copine affamée de fringues et de maquillage ; plus tard elle sera la Princesse des magazines, et moi...on verra... On aura plein de thune, et le boulot...quoi le boulot ? De quoi ils parlent mes vieux ? Trente ans...petit appartement, petite vie tranquille ; ce soir on se fait un ciné, bébé ? Le bébé, on l'a fait avec ma copine, reine des caissières en chef chez Mc Do... Hier soir, je sortais les poubelles et un petit con en trottinette m'a giclé du trottoir ; Alors, le vieux, tu dégage ? Bizarre...je pense qu'il parlait à quelqu'un d'autre... Quarante, puis cinquante...les vieux de mes quinze ans sont tous partis ailleurs ; La vie n'est pas facile ; heureusement il reste le foot, la bière et les copains... Je vis seul, avec parfois une visite des enfants et petits enfants à Pépé qui radote... Mais...pas possible...j'aurais vieilli moi aussi...mais pourtant dans ma tête... Soixante ans et plus...on est en plein virage, on ne voit pas l'arrivée du Tour, Même si on sait qu'elle est derrière...et qu'on va la franchir...mais pas en vainqueur. Face au miroir, les rides, les cheveux blancs ; on se courbe un peu plus chaque jour On se médicamente, on se désagrège, l'autre s'est trompé...le roseau plie, il va rompre. Ah de mon temps, c'était autre chose...voilà que je parle comme les vieux maintenant Mais alors...ça arrive à tout le monde de devenir vieux ?... Il faut les prévenir, le leur dire, à tous ces jeunes, qu'un jour, un de ces jours... Mais comme disait Grand-père,ils sont trop cons pour comprendre, et heureusement...
3.
Amalgame 04:00
Amalgame Jean de la Lune et de La Fontaine ont fait couler beaucoup d'encre... Beaucoup d'encre... Amalgame, jeu de mots sidéral, vous avez dit bizarre...comme. Jacques Prévert annonçait les moissons, blé trop mur , paille de fer ou de riz Donne du rhum à ton homme, il en a bien besoin Chinoisons pas sur le jaune, un nègre fin a piqué ma doublure Je ne suis plus moi dans ce cinoch qui s'emballe Balajo dans mes rêves, je dis vague à mon âme... Tu me dis pas la peine, revolver à deux balles Je me cogne, intello un peu gauche ; Avec Momo au hasard, avec Ahmed ou contre Pierre Contre carré au milieu du cercle d'amis ou d'ennemis Que de différences entre nous, j'ai la plume qui s'envole Du plomb dans la cervelle ; me charrie pas ou j' te traîne en justice Pas faire passer la charrue avant tous ces beaufs Retraite au flambeau et flammes de l'enfer sous toutes les cagoules Un doigt d'horreur nique ta mère et ton voisin Un doigt sur la détente creusons nous la cervelle Crétins de masse je mets de l'eau dans mon v(a)in. Pondicherry, c'est loin ? ta gueule et roule ma poule...
4.
Chimeres 03:49
Chimères Un éclat de diamant sur l'émail de tes dents ; De ta bouche en furie d'où sortent des mots vides Gronde un torrent de paroles d'argile. L'acier froid de tes yeux éveille en moi Le souvenir d'une ombre sous un ciel d'encre noir Une lueur de passage fuyant sans cesse son image ; Tu avais voulu te fondre dans les traces De quelque mauvais dieu, d'une déesse de glace Sourde et aveugle à ceux dont tu perdais la trace. Parcourant les hasards de chimères qui glissaient sous tes pas Tu croyais que les dieux les fous et les rois se tairaient cette fois. Malgré moi je te suivais pas à pas dans la brume légère Et un voile fragile sur l'eau se déchirait, laissant apparaître Un puits sans fond ou les échos de mes cris Se perdaient à jamais dans un silence infini. Si je pouvais taire mes démons, ne plus te rencontrer, Fuir tous ces mauvais rêves, te jeter du haut de mes falaises T'effacer de mes nuits, oublier ton image Je pourrais enfin vivre en paix le reste de mon âge...
5.
L'inspiration Ce matin, au saut du lit, j'ai eu comme un doute, j'avais perdu l'inspiration... Quelques minutes après, je l'avais retrouvée...par contre, impossible de dire où... Bon...alors je me suis inspiré de...alors...on peut s'inspirer tout seul ? En même temps, j'en ai profité pour prendre une bonne inspiration... Chez le Docteur : inspirez, expirez...oui, mais pas tout de suite... Le dernier qui a trouvé l'expiration, il est mort... Alors, par exemple, on peut inspirer de la compassion, lorsqu'on a expiré... Inspirer, expirer, aspirer, tous ces verbes sont un peu de la même famille. Verbes qui souvent finissent seuls, par exemple : il aspire à la solitude... Aspirer...par la bouche, forcément , sinon par où ? Conspirer par contre n'est pas de la même famille, comme Gilles et John... Quoi qu'il faille être plusieurs pour conspirer, on dit bien « bande de conspirateurs »... Respirer, par contre, c'est plus global ; c'est inspirer et expirer plusieurs fois... Sauf la dernière, où l'on expire, après on ne peut plus qu'aspirer...au repos éternel... Tiens, cela m'inspire...mais, avez-vous remarqué qu'à force de répéter un mot Il finit par perdre tout son sens commun ? Il y a aussi les inspirateurs, ceux qui aident les autres à s'inspirer ; Les expirateurs, mais là, on n'a pas encore trouvé la définition adéquate... Ah, j'oubliais...il y a aussi les aspirateurs mais qui eux, n'inspirent personne... Par contre, ils aspirent la poussière... De la même manière que plusieurs choses peuvent nous inspirer, On peut respirer différentes choses : de l'air, pur de préférence...c'est primordial... On aspire toujours à respirer ; on peut humer -c'est classieux- un parfum ; Ledit parfum va nous inspirer une idée, un mot, un poème... Les poèmes...c'est toute une histoire...en prose ou en vers Mi-poivre, mi-sel, mi-sot, de terre aussi ; ah, j'ai le front brûlant et la tête qui éclate Tout cela m'inspire...ah, les poètes, les poètes, les pouets, les pouets... Tout ça me fait penser au klaxon de la voiture de mon arrière grand-père...

credits

released May 15, 2020

Textes et Musiques de Claude Villieres enregistrés au "Studio du Capricorne" 66 300 France

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Claude Villières France

Musique depuis de nombreuses années, divers groupes, musique pour le théâtre, musique à l'image et puis...j'ai écrit des textes que j'ai accompagnés de musiques que j'ai composées, jouées et enregistrées.

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